Reconnaissance
Que connait-on, au fond, de soi-même ? Certes, on s’est vu grandir, sous la lueur ambrée de la tendresse, comme dans la lumière froide de l’absence. Enfant on voudrait déjà être adulte et, lorsque cela advient, on regrette l’âge d’or de nos jeunes années, empruntes d’innocence et d’une espérance intacte. La vie semblait alors un jeu exaltant, sur lequel il nous tardait de déplacer nos pions. Plus tard, le jeu de la vie prend parfois la tournure d’un immense labyrinthe dont on peine à trouver la sortie. Et c’est bien souvent entouré de ses proches que l’on y parvient. Tandis que l’on se forge une carapace pour survivre au monde, on abandonne une certaine naïveté propre à l’enfance, comme un reptile sa peau morte. On se découvre un peu plus dur parfois, surpris en quelque sorte de pouvoir faire l’affront d’un « non ». Doucement, nos rivages s’érodent et dessinent un contour différent aux limites que l’on pose autour de soi. Conscient de l’impermanence de toute chose et, avant tout, de la...